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Bisphosphonates et ostéonécroses de la mâchoire : étude cas-non cas à partir de la base de données française de pharmacovigilance - 27/11/21

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.094 
C. Amigues 1, A. Fresse 2, M.D. Drici 3, C. Roux 4, V. Breuil 5,
1 Rhumatologie, Pasteur 2, Nice 
2 Pharmacologie, hôpital Pasteur, Nice 
3 Pharmacologie et toxicologie médicales, hôpital Pasteur, Nice 
4 Rhumatologie, hôpital Pasteur 2, Nice 
5 Rhumatologie hôpital pasteur 2, UMR E-4320 MATOs CEA/iBEB/SBTN, Nice 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le risque d’ostéonécrose de mâchoire (ONM) sous biphosphonates (BP) dans l’ostéoporose a été surmédiatisé et reste parfois un frein à leur utilisation notamment pour le zolédronate (ZOL) pour lequel peu de données sont disponibles. Le but de ce travail est de décrire, à partir des données de pharmacovigilance, l’incidence des ONM sous BP oraux et injectables utilisés dans l’ostéoporose et les cancers, et d’analyser les facteurs de risque.

Patients et méthodes

Toutes les déclarations d’effets indésirables des BP (ZOL, alendronate, risédronate) ont été extraites de la base nationale française de pharmacovigilance sur la période de 1985–2020. Concernant le ZOL, les cas ont été séparés selon l’indication, rhumatologique (ZOL-R) ou oncologique (ZOL-K). Les facteurs de risques d’ONM analysés étaient : âge, sexe, tabagisme actif, alcoolisme, diabète, corticothérapie (antécédent ou actuelle), néoplasie (antécédent ou actuelle), traitement anti-cancéreux (chimiothérapie, immunothérapie).Le lien entre le type de BP et la survenue d’une ONM a été évalué en calculant le reporting odds ratio (ROR) dans le cadre d’une étude cas/non-cas. Une stratification sur les facteurs de risque supposés a été effectuée afin de vérifier l’impact de ceux-ci sur le risque de survenue d’ONM.

Résultats

4035 cas d’effets indésirables sous BP ont été identifiés. Pour le ZOL, 2254 cas ont été retenus dont 638 d’ONM (28,3 %). Le ZOL était prescrit à visée oncologique dans 1103 cas et 568 cas d’ONM (51,5 %) ont été rapportés. Dans 1151 cas, le ZOL était prescrit dans les pathologies bégnines (dont 1030 pour l’ostéoporose ; âge médian 68 ans [4-104] ; corticothérapie 12 %), et 70 cas d’ONM (6 %) ont été rapportés. Dans les cas de ZOL-R, les facteurs de risque d’ONM identifiés étaient : tabac, antécédent de néoplasie et chimiothérapie. Pour l’alendronate, 1010 cas ont été retenus dont 188 cas d’ONM (âge médian 70 ans [21–99] ; corticothérapie 15 %), soit 18,6 % des cas. Le ROR par rapport au ZOL-R était de 3.06 [2,3–4,1]. Les facteurs de risque d’ONM étaient : âge ≥65 ans, diabète, corticothérapie et antécédent de néoplasie. Pour le risédronate, 771 cas ont été retenus dont 68 cas d’ONM soit 8,8 % des cas (68 ans [19–94] ; corticothérapie 18 %). Le ROR par rapport au ZOL-R était de 1,45 [1,03–2,05] Les facteurs de risque retrouvés étaient : âge ≥65 ans, tabac, corticothérapie, antécédent de néoplasie et chimiothérapie. Le calcul du ROR montre que la corticothérapie était significativement plus fréquente sous risédronate vs ZOL-R (2,10 [1,64–2,69] et sous alendronate vs ZOL-R (1,33 [1,04–1,70], sans autre différence significative pour les autres facteurs de risque.

Discussion

On retrouve plus d’ONM sous BP oraux que sous ZOL-R, sans sur-représentation des facteurs de risque dans le groupe ZOL-R. Les limites du travail sont la sous-déclaration à la pharmacovigilance et l’absence de comparaison au volume de prescription.

Conclusion

A notre connaissance, il s’agit de la première étude française rapportant le risque d’ONM sous ZOL à partir de la base de pharmacovigilance. Dans les ostéopathies bégnines, l’ONM est moins fréquemment rapporté sous ZOL que sous BP oraux. Ces résultats vont être mis en perspective avec le volume de prescription (base améli).

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Vol 88 - N° S1

P. A61-A62 - décembre 2021 Retour au numéro
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